mardi 20 septembre 2016

Aujourd'hui, est un jour bien spécial...

Il y a exactement 9 ans aujourd'hui, j'étais à l'hôpital, dans une chambre aux murs pâles et malade. Je regardais ma grande soeur, couchée dans ce petit lit, se remettre de sa douleur et reprendre ses esprits peu à peu.

Malgré le décor terne que nous proposait ces quatre murs, l'ambiance était cependant joyeuse, familiale et, malgré la laideur des murs de l'édifice, nous ne voyons que du beau, que du nouveau.

La chambre était bien garnie, ça la rendait plutôt jolie. Des fleurs par-ci, des cadeaux par-là. Tout le monde accrochait le plus de ses sourires - encore mieux que celui qu'on met pour sortir le dimanche - ainsi que nos plus beaux habits. Sauf ma soeur, qui portait encore presque fièrement sa jaquette bleue aussi laide que les murs autour de nous.

36 heures juste avant ce meeting familial, quelque chose est arrivé. Des douleurs, des pleures, de l'inquiétude et probablement beaucoup de stress. Nous avons par la suite, mon frère, mes parents et moi, appris que ma soeur Annie avait été apporté  à toute vitesse à l'hôpital. Inquiets? Non, puisqu'on nous avait dit qu'elle se portait bien. En tous cas, beaucoup mieux que la journée précédente.

Excités? OUI! Je n'ai jamais eu aussi hâte d'arriver à l'hôpital pour voir ma soeur mais surtout... Pour voir le résultat de toute cette aventure intense.

Je suis donc entrée, et après avoir constaté l'ampleur de ses... bon, vous comprendrez probablement au fil du texte, je lui ai dit que j'étais bien contente de voir qu'enfin, elle se portait bien, mais que surtout, j'avais hâte de la voir mais qu'encore plus plus plus surtout... 

IL EST OÙ?

C'est toi, que je voulais voir. Pour la première fois, mes yeux pouvaient enfin se poser sur toi. Petite créature aux traits délicats et foncés. Petit yeux formés en amande, petites mains, petits pieds, petite tête... Mais déjà, j'avais remarqué que tu avais un grand coeur.

Tu ne te rappel probablement pas de ce jour hein mon grand? Nahhh, ne t'en fais pas, c'est tout à fait normal. Tu n'étais tout simplement pas encore assez grand - comme tu l'es aujourd'hui - pour comprendre le processus de ta naissance et de toutes la gamme d'émotion que tu nous a fait vivre.

Le 20 septembre 2007, venait d’atterrir sur Terre un petit garçon différent, mais tellement charmant et attachant. 

Et Yürik est débarqué dans ma petite vie de fin d'adolescente comme un tremblement de terre et comme une grosse dose d'amour que j'avais subitement à donner, que je n'aurais su offrir à quelqu'un d'autre. Sans même te connaitre vraiment encore, je savais que tu changerais ma vie pour le mieux. Que tu allais me faire sourire à chaque fois qu'on s'échangerait un regard bien complice. Que tu allais me faire rigoler et rigoler encore, quand on discute de tout et de rien. Que tu allais me donner le goût de redevenir un enfant, quand nous jouerions ensemble. Que tu allais me faire aimer, d'un amour pur et différent, mais surtout, que tu allais me faire vivre une toute nouvelle expérience, qui allait encore une fois, changer ma vie.

L'hiver avant ta naissance, ta maman m'a fait le plus gros cadeau qu'une mère peut faire. Elle m'a confié une mission et elle m'a assurée que j'allais tenir bon, beau temps et mauvais temps. Qu'elle avait assez de respect et de confiance en moi pour me remettre le rôle de ta 2e mère. Ta maman, m'a demandé d'être ta marraine. Elle m'a remis entre les mains ce qu'elle avait de plus précieux au monde. Elle m'a remis ta vie, à partir de ta naissance et jusqu'à notre mort. Quelle beau cadeau mais surtout quelle chance que j'ai eu.

À chaque jour, je te voyais grandir et changer. Et puis un jour, on a eu un certain doute sur ton développement et ton apprentissage. Tu étais maintenant déjà rendu grand, tu ne pouvais plus nous le cacher. Tu peux être assuré mon p'tit coeur, que nous, tu es Yürik et que ton autisme est quelque chose qui te complète, tout simplement. Toute la famille t'a accueilli en tant que premier bébé de la grande famille et nous t'avons tout donné l'amour du monde. Même si en grandissant tu comprends à ton tour, je veux seulement m'assurer d'une chose : que tu sais que pour moi, tu es mon coco, mon Yüyü, mon filleul, mon ''fils'' (même si ta mère dit que j'ai une tendance folle à dire ça!) que tu es ce qui m'est de plus précieux dans toute ma vie entière.

Je t'aime pour ce que tu es. Pour ce qu'à chaque jour tu deviens. Petit homme devenu si grand en si peu de temps. Tu me fais vieillir! 

Aujourd'hui, tu as 9 ans. Je n'en reviens pas. Il me semble que c'était encore hier, la toute première fois que je t'ai pris dans mes bras. Maintenant, je ne suis plus capable de te lever mais toi par contre, tu y prends un malin plaisir à me soulever hein coco? 

Je veux que tu saches Yürik, que peu importe les circonstances, les réussites et les échecs, les victoires et les combats, matante Souzie, ta marraine, sera là. 

Et si jamais tu es gêné parce que tu es devenu un adolescent et que moi je serai devenu une vieille matante, je t'attendrai en bas, au besoin, prête à t'attraper dans mes bras.

Et te dire que, malgré le temps et les années qui passent, nous serons toujours complices. Nous serons toujours soudés et nous nous aimerons toujours aussi fort.

De toute manière, même si tu ne le voulais pas, je n'ai pas le choix, j'en ai faite promesse du jour de ta naissance jusqu'à ma mort.

Joyeux anniversaire au plus charmant des petits hommes!

Ta marraine qui t'aime gros comme un tracteur, (parce que gros comme la Terre ça l'air que c'est rendu trop quétaine),

Matante Souzie xox

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