Ça l’air dur d’être une femme je trouve. Tsé, «devenir une
femme», un peu selon le moule de la «petite vie pas si parfaite».
Je sais ben qu’à 25 ans, j’en suis une. Depuis quelques
années même. Mais depuis que ma «carrière de femme» est officiellement
commencée, j’ai un peu contourné les tâches que je qualifierais de
traditionnelles. J’ai plus fait à mes idées, à ma tête pi à mon cœur. Je ne
sais pas si c’est normal, anormal, ou égoïste ou peut-être ben correct au fond.
Anyway, moi pi l’autorité on a jamais été des alliés dans la vie, pi la routine ben, elle me tue, fack je mets ça sur leur dos pour l’instant, ça me soulage et ça me convainc que c’est pas moi la coupable. Ça me convainc aussi de me dire que j’ai fait le choix d’une carrière au lieu de laver un plancher, sur une passion au lieu de servir le souper à mon petit mari et sur une vie assez remplie au lieu d’être en train d’accoucher. Je trouve ça généreux celles qui ont choisi tout ça à notre jeune âge. Mais que voulez-vous? Que selon vous et moi, que ce soit mal ou que ce soit bien, ben j’suis pas rendu là.
Anyway, moi pi l’autorité on a jamais été des alliés dans la vie, pi la routine ben, elle me tue, fack je mets ça sur leur dos pour l’instant, ça me soulage et ça me convainc que c’est pas moi la coupable. Ça me convainc aussi de me dire que j’ai fait le choix d’une carrière au lieu de laver un plancher, sur une passion au lieu de servir le souper à mon petit mari et sur une vie assez remplie au lieu d’être en train d’accoucher. Je trouve ça généreux celles qui ont choisi tout ça à notre jeune âge. Mais que voulez-vous? Que selon vous et moi, que ce soit mal ou que ce soit bien, ben j’suis pas rendu là.
Appart de tout ça, je ne sais pas si je suis prête tant que
ça à devenir une femme. Ben une vraie. Je pense que je me mets encore trop en
avant-plan dans mon propre décor pour me rendre aussi loin.
Mais tout ça, c’est pour l’instant. J’imagine.
C’est que je ne sais pas. Je ne sais juste pas si je vais
être assez forte et courageuse pour encaisser les coups. Parce que c’est pas
vrai que la vie est parfaite dans ta grosse maison, dans les bras de ton mari
pi même dans la salle de jeux de tes propres enfants. C’est pas plus vrai que
«tes dans tes pantoufles» pi que tu vas toujours y rester parce que t’as des
grosses étapes comme celles-ci d’acquise.
Ça se peut qu’un jour tu te réveille et que ton mari ne soit
pas dans votre lit mais dans celui d’une autre. Ça se peut qu’après une coupe d’années
un médecin te dise que ton enfant est atteint de troubles mentaux. C’est pas
impossible non plus que tes factures soient en train de t’enterrer vivante et
que tu ne sois plus capable de régner dans ta grosse baraque. Tout ça, c’est
possible et ça me fait peur. Peut-être que toi, ça ne te touchera jamais,
peut-être que toi tu deviendras une combattante impressionnante parce que la
vie te donnera pas un «criss» de break .
Ça se peut que tu sois comme la fille à qui je pense.
À force de la regarder se battre dans son quotidien, ça me
fait capoter. Ça me fait vraiment mal. Imagine elle? Il doit commencer à être
coupé pi égratigné pi peut-être même troué à certaine place son cœur. Son cœur de
femme. Son cœur à elle.
J’essaie de le réparer ton cœur de femme, de mère, de sœur pi
d’amie, ma belle. Pi si c’était possible, je serais même prête à ce qu’on fasse
la garde partagée une semaine sur deux de ce petit cœur là.
Tu sais ma douce, ton petit cœur, il est peut-être magané un
peu pas mal à force de manger des coups, mais il est tellement encore pur pi
rempli de bonté pi je te jure que c’est ce qu’on voit en premier. La belle
couleur, pas son côté un peu noir...
Fack c’est ça. À te voir aller dans tes constant combats, je
ne le sais pas si je vais pouvoir devenir une femme, moi aussi. Parce que ça
prend un grand cœur en maudit. Ça prend une force incroyable. Ça prend ben du
courage aussi pour essuyer tes propres larmes et celles de tes enfants en même
temps. Ça prend pas mal plus que ce que j’ai comme bagage jusqu’à présent. Un
jour, j’y arriverai, parce que pour être prête à tout ça, ça te prend aussi une
sœur comme la mienne.
Ma sœur, je sais que ça fait des années que je te le dis,
mais j’y crois encore. On a toutes un «criss de tas de marde» à pelleter dans
la vie. Je peux pas croire que le tien est pas sur le bord d’être fini. Pi si
finalement il y a quelqu’un qui ose t’en rajouter, dit moi le. Je me ferai un
plaisir d’aller y reporter dans sa cour de mes mains nues appart de ça!
T’es belle pi je t’aime. T’es incroyable aussi, parce que tu
réussi toujours à rayonner même au milieu d’un orage.
Je prends encore des notes sur toi avant de repeser sur le play de ma vie. «Ma vie de femme, tsé».
S. xox
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