jeudi 5 novembre 2015

Je vais bien.



Je vais bien, ok?


C’est peut-être la couleur autour de mes yeux qui me trahi. Je ne peux pas te dire si ce sont mes cernes ou mon khôl qui les noircit. Ça dépend plutôt des jours, je pense.

Je suis peut-être un peu plus distante. Ce n’était pas dans mon plan initial, je te jure. J’ai juste, tellement voulu aller au fond des choses si rapidement. Quand tu vois ta réalisation grandir, t’as surtout pas le goût de la voir s’affaiblir. Tu te permets même de balayer un peu autour de toi et de devenir égoïste par moment. J’ai peut-être simplement appuyé trop fort sur la pédale à gaz. Je ne sais pas si dans ce bout-là je portais des talons hauts ou des flips flops. Alors c’est dur pour moi de te dire si mon intention du début était d’aller trop vite en appuyant trop fort. Desfois, on ne contrôle pas notre force, surtout quand tes talons sont hauts. C’est dur de trouver l’équilibre entre ton pied et ton talon. Parce que souvent, au centre de ta tête, c’est vide, tsé.

Ça peut-être prit trop d’ampleur. Peut-être trop ma priorité? Peu importe, même si je voulais recommencer mes projets autrement et plus lentement, je suis pogné dans le trafic pi dans un one way appart de ça. Tu comprends que je ne peux pas me virer de bord. Je ne peux que patienter en espérant que je ne reste pas collée-là. Je peux juste laisser le temps passé si je veux réussir à redécoller à nouveau. Tu comprends? Je me trouve déjà chanceuse de ne pas être rentré dedans à 200 km/h dans le mauvais sens.

Peut-être que je suis allée trop vite au début et que finalement j’ai pogné le bouchon au milieu de ma route. Mais peu importe, inutile de repenser aux différentes situations que j’aurais pu provoquer, je serais probablement dans la même immobilisation qu’en ce moment. Ça peut être fatiguant pi frustrant par bout être pogné toute seule dans son char – ou dans sa tête – et attendre que les miracles arrivent seul. Peu importe, je te l’ai dit, arrête. Je ne peux pas retourner dans le sens inverse. Il est trop tard. Anyway, je veux – et je vais – me rendre à destination. Je te ferai signe au besoin, si je sens que je m'en vais direct dans le mur de brique en avant. Faudrait pas que je manque de break. Ça doit faire mal, faire un face à face avec de la brique. Assure-toi juste que mes breaks sont encore fonctionnels pi ça va être beau, ok? Arrête de vouloir attacher ma ceinture de sécurité. Je suis encore capable. Pi j'oublie jamais de la mettre. Ça va bien, je te l'ai dit.

we heart it

Mon manque d’énergie t’as peut-être sauté dans face, pi mon poids aussi. Tu ne comprends pas, que je suis pognée là, entre 4 murs en taule et que je ne peux pas sortir? Je n’avais pas pensé aux imprévus que ce voyage pouvait mettre sur ma route. Je n’avais pas amené les ressources nécessaires pour survivre trop longtemps.

C’est sûr que toi, d’être assis sur ton divan et de regarder les petites nouvelles à TV qui parle du bouchon dans lequel je suis coincé, tu peux pas comprendre ça. Tu peux pas comprendre je t’ai dit, essaie pas de te mettre dans ma tête. Je vais rester dans mon char – pi dans ma tête – toute seule encore, pi toi, reste sur ton divan. J’ai payé cher la mienne, ma place. Reste sur ton divan je t’ai dit. Chacun sa place. Du temps que j’ai eu pi que j’ai encore dans mon char – pi dans ma tête – j’ai le temps de penser à toi pareil, même si tu me crois pas. Pi j’ai même le temps de te souhaiter de trouver une passion ou une destination qui te fera prendre ton char pour longtemps toi aussi, sur l’autoroute remplies de nid de poules mais un bout en béton qui va ben aussi. Malheureusement, il n’y a pas des cruise control sur tous les chars. Le mien, il n’en a pas, c’est pour ça que je peux paraitre on and off par bout. Tu vas voir, pour faire ce voyage, ça te prend une bonne carte, sinon tu vas finir par te perdre, je te jure. N’oublie pas d’avoir assez de carburant – pi d’énergie – sinon, tu risques de tomber en panne mon ami. Et maintenant que tu m’as eu comme exemple avant de prendre ta route, ben tu sais maintenant ce qu’il faut et ce qu’il ne faut pas ajouter à ses bagages.

J’suis encore pognée, ça avance pas trop. Mais comme y dise, lentement, mais sûrement. Pour l’instant j’entreprends ma route – pi les bouchons de circulation – seule. Qui sait, on se retrouvera peut-être au bout de nos roadtrip. Je me demande qui va arriver en premier, tout de même.


D’ici là, arrête de t’en faire pour moi. Je vais bien, je te jure. Mais merci de m’avoir fait penser à faire mon changement d’huile, je pense que je l’ai négligé un peu ces derniers temps. Pi faudrait surtout pas attendre que le moteur mon cœur explose. On serait pas plus avancé, tsé.

À mes plus fidèles chumettes avec amour,
S. xox

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